mercredi 19 septembre 2012

étape 46 : SAHAGUN - LEON - 61 km

jeudi 7 juin 2012


  Hier, j'ai marché près de 50 km, aujourd'hui ce sera 60 pour atteindre León. 10 h 30 de randonnée lassante car il n'y a pas grand chose à voir et le chemin est rectiligne, ponctué de quelques villages. Au moins, la ville promet d'être intéressante. Le vent balaie violemment le décor ponctué tous les neuf mètres d'un arbre prometteur d'ombrage.

  Intéressants ces arbres ! Jusque là, ils étaient en général plantés à droite du chemin, rarement à gauche ; autrement dit côté nord et en Espagne, n'est-ce-pas, le soleil décrit sa courbe au sud ; alors pour l'ombrage... comprenne qui pourra.

  Je vois à nouveau des sortes d'abris souterrains le long de la route à proximité des villages. Une porte avec des marches, parfois un fenestron en façade, un conduit de ventilation sur le sommet, on dirait des caves creusées en partie et recouvertes de terre pour l'isolation. Si le sous-sol est dur, c'est astucieux pour disposer d'endroit frais en été mais ne parlant pas espagnol, je ne connaîtrai ni la justification ni l'usage fait de ces monticules.

 A Marsilla de las Mulas, je m'arrête devant le beau monument sculpté à la gloire des pèlerins contemporains. Vingt kilomètres après, j'atteins León et son centre-ville ancien, piétonnier comme il se doit.

  Vie intense, sensation de liberté, je crois de plus en plus que l'emprise de l'automobile sur les villes  a tué tout plaisir à y vivre. Le bruit, les odeurs, les risques, la difficulté de traverser, l'impossibilité de flâner, l'étroitesse du cheminement sur les trottoirs, tout concourt à limiter les échanges entre l'individu et son environnement à son plus strict nécessaire. Les concepteurs des gigantesques centres commerciaux l'ont bien compris en récréant ce qui faisait la ville autrefois. Imaginons un instant ce qui se passerait si on autorisait le libre passage des voitures, même à vitesse très réduite, au milieu des larges allée au prétexte de faciliter le chargement des courses par exemple. C'en serait fini du plaisir de flâner entre les boutiques et les cafés.

  Certes, on ne reviendra pas en arrière en supprimant les voitures mais on peut faire évoluer le monde vers plus de plaisir de vivre. Ce qui est possible dans certains pays devrait l'être aussi en France. C'est une affaire de culture mais aussi de choix politique. A mon sens, aérer l'esprit des gens en les incitant à vivre à la campagne est sans doute une grosse ânerie, sauf pour les constructeurs, d'autant que les barrières y sont plus développées encore : clôture, chien, etc...

  Le soir, après manger, je déambule sur la Ancha et dans les rues entourant la cathédrale. Immeubles anciens magnifiques, richement ornés, rues bondées, boutiques ouvertes, animations de rue par des musiciens... Je rentre au gîte à regret.


nb : vidéos tournées en 1080p ; si chargement trop lent en plein écran, passer en 720p ou 480p



 nb : cliquer sur les images pour les agrandir







2 commentaires:

  1. Avec des étapes de 50, voir 60km, n'avez-vous pas l'impression d'être passé à coté de quelque chose, de cet éloge de la lenteur tant prôné par la randonnée, d'autant que sur le Chemin, cette lenteur favorise les rencontres et les retrouvailles de gîtes en gîtes...

    RépondreSupprimer
  2. lisez "les étapes" et vous comprendrez ma démarche. On n'est nullement obligé de faire pareil et heureusement ! J'ai adoré le chemin de Vézelay en raison du calme qu'il m'offrait et je ne faisais pas le Camino pour discuter en route. Et chaque soir, c'étaient des rencontres différentes en raison du déphasage.

    RépondreSupprimer