vendredi 1 juin 2012
Parcours monotone à travers les vignobles et les blés. Le temps
devient lourd dans l'après-midi et l'orage menace à mon arrivée à Ciriñuela. Le
village est précédé d'une immense zone d'habitat, sans commerce ni équipement,
développée artificiellement autour d'un golf. C'est un désert et, bien que les
constructions soient récentes, on constate déjà une absence d'entretien et un
début de dégradation des espaces publics (trottoirs, éclairage). De nombreuses
habitations sont à vendre, conséquence de cette frénésie immobilière qui a tant
touché l'Espagne avec la complicité de l'Europe (les acquéreurs et les fonds de
développement), avant d'éclater dans la bulle que l'on sait.
Au refuge de "Virgen de Guadeloupe", je rencontre Gilles,
pèlerin de l'Oise, sur le chemin du retour, l'aller ne lui suffisant pas sans
doute. Il pratique la réflexologie plantaire et me confie que pour lui le
chemin est une forme de don : il marche en dédiant les étapes à des personnes
de sa famille ou de sa connaissance. Une sorte de prière non tournée vers une
demande de satisfaction personnelle mais vers l'allègement des souffrances du
monde. A mon avis, il a de quoi s'occuper pour longtemps !
Après un souper roboratif préparé par l'aubergiste, nous rejoignons
nos dortoirs alors que l'orage éclate, dru, sévère. A peine couché, j'entends
vers 21 h 30 des coups violents frappés à la porte d'entrée fermée à clé après
le départ du propriétaire qui habite un peu plus loin. Je vais ouvrir et me
retrouve face à deux pèlerins étrangers, ruisselant sous le reste
de pluie. Ils s'étaient égarés, avaient été surpris par l'orage et
n'avaient pas mangé. Tout bien considéré et malgré la consigne de ne
pas ouvrir, je les fais entrer et j'averti le propriétaire qui viendra rapidement les
installer et leur préparer une collation. C'était ma B.A. du jour.
nb
: vidéos tournées en 1080p ; si chargement trop lent en plein écran, passer en
720p ou 480p
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