vendredi 12 octobre 2012

étape 52 : GONZAR - ARZUA - 46 km

mercredi 13 juin 2012

  Beau temps aujourd'hui. A 6 h il fait déjà bien jour et le ciel a la luminosité des lendemains de pluie. Des coulées de brume s'attardent dans les vallées, distillant de la profondeur au paysage. Les digitales se dressent fièrement, offertes aux abeilles et aux guêpes sous le regard inquisiteur de l'oiseau. Plus loin, un cimetière dresse ses hautes tombes en bordure du chemin. Les sépultures sont aériennes comme dans tous les pays où la nature du sol ne permet pas l'enfouissement. Toutefois, c'est une autre particularité qui me frappe, des enfeux présentent leur plaque commémorative côté chemin et des fleurs y sont déposées sans qu'il soit nécessaire de pénétrer dans le cimetière. D'où vient cette pratique ? qu'elle en est la raison ? je trouve ça touchant.

  Une autre particularité abondante en Galice : les abris à maïs. Ils foisonnent. Entièrement en pierres ou mariant celles-ci avec des planches, recouverts le plus souvent de tuiles canal, ils reposent sur des piles en pierres surmontées de pierres plates, barrant ainsi l'accès au rongeurs. C'est très curieux tous ces petits abris de jardin installés sur de gros champignons.

  J'arrive à Mélide peu après midi et je ne rate pas l'église Sainte-Marie encadrée de quatre magnifiques cyprès. En revanche, je rate complètement le restaurant situé à l'entrée de la ville, spécialiste réputé du poulpe à la plancha. Honte à moi ! Il faut dire que je n'avais pas pris le temps de regarder mon guide en début d'étape. Dommage !

  Dans l'après-midi, sous un ciel se remplissant progressivement de cirrus, je marche dans une forêt d'eucalyptus, dense, odorante, encore loin de la mer et pourtant attestant de sa présence. Serait-ce déjà fini ? Curieuse impression que me laisse ce sentiment d'être partagé  entre l'envie de rentrer chez moi, devoir accompli, et le désir de prolonger indéfiniment ce chemin. Et puis, Saint-Jacques-de-Compostelle constitue la fin d'un pèlerinage religieux, spirituel, celle d'une démarche, d'une parenthèse, d'une recherche. Mais le chemin, objet physique, présent sous les pieds durant tant de jours, tant de semaines, le chemin peut-il s'arrêter là, en pleine campagne, comme amputé d'une fin plus noble qu'on lui aurait escamotée ?

  Je continuerai donc, j'irai au bout du monde, j'en finirai avec la partie physique, géographique, comme avec la partie spirituelle. Du moins, c'est ce que je veux bien croire...

  Dans l'après-midi, j'atteins Arzua et je finis par trouver non sans mal une place dans un refuge. On sent que Santiago est tout proche et des cohortes d'Espagnols sont là, l'esprit à la fête. Ça prend parfois des allures de colo.

  Plus que 40 km.



 nb : cliquer sur les images pour les agrandir













Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire