vendredi 19 octobre 2012

étape 55 : VILASERIO - FISTERRA - 55 km

samedi 16 juin 2012


  Nous partons vers 7 h, Jean-Claude et moi, pour une longue marche qui devrait me conduire jusqu'à Fisterra. Toujours un peu de vent. Le ciel  nuageux  laisse filtrer une douce lumière qui met en beauté les champs, les bocages et les forêts de cette région d'élevage. Le chemin monte, descend, tourne mais se parcourt sans difficulté avec Jean-Claude qui se révèle beaucoup plus bavard que moi. C'est un bon compagnon de route  et je l'apprécie pour cette dernière étape.

  A 16 h 30, après avoir franchi la énième bosse de la journée, nous apercevons enfin le cap Finisterre. La ville de Cée se cache dans le premier repli montagneux devant nous ; ce sera le terminus de l'étape pour mon camarade. Dans l'après-midi, le ciel s'était dégagé et l'appel du large, de la plage et de la fin du voyage est trop fort pour moi. Il reste 18 km, je ne suis pas fatigué et je laisse Jean-Claude à regret pour continuer seul. Après un moment d'égarement, je quitte Cée par un long chemin assez raide, avec la petite ville de Fisterra comme objectif. Je me sens littéralement appelé par le phare que je perçois par intermittence au gré des fluctuations du chemin. Je suis très heureux, je courrai presque pour arriver plus vite.

  19 h. Je marche le long de la playa de Llangosteria, sublime bande de sable ourlée d'un trait d'algues un tantinet trop fluo (pollution ?). Les habitants de Fisterra se promènent également en empruntant les beaux aménagements réalisés en fond de plage. On me regarde parfois avec curiosité. Avec ma tenue de pèlerin et mon sac à dos, je n'ai sans doute pas adopté le bon code vestimentaire.

  19 h 30. Entrée dans Fisterra, recherche laborieuse d'un hôtel à prix raisonnable car je veux pouvoir rentrer tard ce soir et être libre ce qui n'est guère possible en auberge. Finalement je m'installe dans un petit hôtel sur la colline avec une vue panoramique depuis ma chambre s'étalant de la baie à gauche jusqu'à l'océan à droite en passant par le cap juste devant. Splendide dans la lumière déclinante. Quelques cumulus s'attardent dans le ciel, ça donnera de la profondeur aux images.

  22 h. Playa de Mar de Fora, cote Atlantique. Sable, jeunes pèlerins avec guitare façon hippies, des solitaires, des couples, un pêcheur planté dans l'océan et son chien, mais pas de soleil couchant possible car à cette époque il disparaît beaucoup plus à droite. Petite déception. Je traîne sur cette plage et sur la dune surplombante, enfin rassasié, enfin apaisé. Le battement de la houle sur les rochers et le bruissement de l'eau courant sur le sable sont en résonance avec la paix intérieure qui m'imprègne. Mon regard s'attarde sur les feux de bois qu'on allume et je me prends à rêver de ma jeunesse passée sans en avoir profité et sur la nécessité dorénavant de mieux utiliser le reste de ma vie.

  23 h passées. Le soleil est parti, la fraîcheur arrive, l’obscurité est là. Je reprends le chemin vers l'hôtel, hésitant parfois, ma frontale est restée au fond du sac. Imprévoyance.

  La météo ne s'était pas trompée.




nb : vidéos tournées en 1080p ; si chargement trop lent en plein écran, passer en 720p ou 480p



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