la préparation

  Elle revêt trois aspects : physique, matérielle et psychologique.
  
  Elle peut nécessiter des mois en particulier pour le pèlerin à cheval qui doit étudier attentivement les routes (on ne traverse pas la ZI de Burgos au trot !) et les possibilités d'hébergement et de ravitaillement. Elle peut aussi se résumer à quinze jours, le temps de rassembler le nécessaire et de régler les affaires courantes. Pour ma part, dans le cadre d'une première expérience, j'ai étalé la préparation sur trois mois.

  La préparation physique n'est pas vraiment indispensable et il suffit d'adapter ses étapes à ses capacités. En revanche, éviter dans ce cas de débuter le chemin par l'étape de Saint-Jean-Pied-de-Port à Roncesvalles en raison des huit premiers kilomètres à 10 % qui en démoli plus d'un. S'entraîner permet quand même d'améliorer son souffle et ses mollets donc son endurance.

  Ça permet aussi d'endurcir ses pieds et de les roder. En effet, les chaussures en matières synthétiques ont pour elles la souplesse, gage de confort immédiat, seuls les pieds tenus prisonniers pendant des heures souffrent de l'humidité et du frottement avec sa conséquence : l'ampoule. Pour ma part, habitué à faire du vélo, j'ai marché 1 à 2 fois par semaine durant 2 mois, débutant à 10 km pour finir à 20 km en terrain accidenté à 4 km/h de moyenne, le tout sans ampoule.

  Mais, sur le vrai chemin, le problème est venu des tendinites dues aux efforts soutenus et répétés chaque jour pendant dix jours, ce qu'on ne fait pas à l'entraînement sur une journée. Au début, je souffrais un peu sur les étapes de 30 km alors qu'au milieu de l'Espagne et malgré la chaleur, je me fixai des étapes supérieures à 40 km avec des exceptions au-delà de 50. Preuve de l'efficacité du travail quotidien.

  La préparation matérielle touche la documentation à rassembler, les papiers à se procurer (carte européenne  d'assurance maladie, crédentiale), l'équipement à acheter, les rudiments d'espagnol à acquérir (gratuit par Internet). Lorsqu'on part de rien, ça prend un certain temps mais c'est aussi une bonne préparation psychologique.

  En effet, cette dernière est importante si on part seul plusieurs mois. Là aussi, c'est la durée qui crée la difficulté. Il faudra pendant des semaines vivre en solitaire ou en groupe sur les chemins et dans la promiscuité des refuges, dans un confort réduit et des contacts familiaux par téléphone. A ce titre, le portable peut se révéler une vraie nuisance dans la mesure ou on peut appeler chaque soir chez soi et dresser le compte-rendu de la journée. Ça ne favorise pas cet esprit de retraite qu'on peut rechercher dans un 
pèlerinage.

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