l'accompagnement

  Avec qui partir ? c'est la grande question. Faut-il voyager seul ou avec une personne connue ou inconnue ? Faut-il jouer la sécurité du groupe, du voyage organisé ?

  Pour y voir plus clair, on peut se baser sur des données objectives : nombreux récits de pèlerinage accessibles sur la toile ; itinéraires faisant l'objet de guides en tout genre signalant hébergements, commerces et services ; nombreuses possibilités d'acquérir des connaissances de base en matière d'organisation de son sac, de sa route et de sa préparation physique ; impossibilité de se perdre sur le chemin du Puy-en-Velay et sur le Camino Francés ; fausse barrière de la langue en Espagne car on peut acquérir des rudiments d'espagnol sur des sites internet gratuits et nos voisins transpyrénéens parlent souvent français ; et enfin disparition quasi totale des bandits de grands chemins !

  Interviennent ensuite les données subjectives : aurai-je le courage ? Que vais-je faire en cas de problème dans un pays étranger ? Suis-je capable mentalement et physiquement ? Se lancer dans ce qui passe toujours pour une grande aventure - j'entends par là faire au moins quatre semaines de chemin - fait passer le pèlerin impétrant pour quelqu'un de courageux voire d'aventurier. Autant se l'avouer, la crainte de l'échec assorti du retour piteux chez soi constitue un frein. Et pourtant, n'est-ce pas ce risque permanent qui fait un peu du sel et de la grandeur du pèlerinage ? "A vaincre sans effort on ne tire aucune gloire". En réalité, il est à la portée de toute personne, nul besoin d'être jeune, sportif ou baroudeur. Il faut tout simplement oser. Et n'oubliez pas la grande solidarité des compagnons du chemin qui seront toujours là pour vous assister, du moins sur les chemins fréquentés rappelés ci-dessus.

  Au bilan, on peut partir seul facilement sur la voie du Puy et le Camino Francés . La voie de Vézelay réclame un peu plus d'attention mais c'est faisable aussi. D'autres chemins comme le Camino del Norte nécessitent une bonne forme physique si on ne veut pas que ça s'éternise et les auberges et gîtes sont moins fréquents. Le voyage en solitaire est une excellente façon de questionner les motivations qui ont présidé au pèlerinage et si possible d'y apporter des réponses.

  Partager le chemin avec un compagnon ou une compagne feront que les coups de blues - presque inévitables - passeront plus facilement, à condition de bien s'entendre, et on peut encore méditer sur le chemin si on n'est pas trop bavard. Il faut être d'accord sur des points aussi essentiels que l'heure du lever, le rythme de la marche, la durée de l'étape, le bavardage ou encore les repas (restaurant ou pas). Pas toujours facile durant des semaines de cohabitation mais ça peut aussi servir d'expérience rendant plus souple.

  En revanche, en groupe d'amis ou en voyage organisé, ça se transforme facilement en rando. On parle beaucoup (trop ?) et les arrêts photos ou contemplations se font moins spontanés et plus consensuels. On vit et on mange au rythme du groupe. A table règne bien souvent le même esprit grégaire. Côté positif, on est pris en charge par le groupe ; côté négatif, on perd une bonne occasion de renforcer son autonomie et sa confiance en soi.

  Autre compagnon possible pour le chemin : son chien. A priori, il peut sembler rassurant et agréable de cheminer avec mais en réalité il sera plutôt comme un petit enfant auquel il faudra être attentif ; c'est un souci supplémentaire. Grand et entraîné aux longues parties de campagne, il aura plus de facilité que petit, un peu gras et habitué des journées télé en appartement. Cela ne la mettra pas à l'abri de souffrir de la chaleur, de l'usure des coussinets sur les routes, de l'effort quotidiennement répété... Mais c'est au niveau de l'hébergement que ça devient plus délicat, les animaux de compagnie n'étant pas admis dans les dortoirs. Sans doute la raison pour laquelle je n'ai vu qu'un pèlerin avec un chien en deux mois.

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